Communiqué de presse publié à l’issue des Journées Nationales d’Etudes de l’ANEL qui se sont tenues les 28, 29 et 30 octobre 2015 à Saint-Tropez dans le Var
Centrées sur les enjeux liés au changement climatique à la veille de la COP 21, les Journées nationales d’études de l’ANEL ont témoigné de l’implication forte des élus du littoral dans les démarches d’anticipation des impacts du changement climatique, dont ils voient quotidiennement les effets.
Ils s’y emploient par la définition et la mise en œuvre des politiques publiques relevant de leurs compétences, afin de prévenir les risques sur les personnes et les biens et encourager le développement d’innovations techniques, sociales et environnementales tenant compte des spécificités de chaque littoral.
Cela se traduit par des stratégies locales de gestion du trait de côte ; des plans d’aménagement de l’espace urbain et des plages, intégrant les risques d’inondations et de submersion marine et les exigences environnementales ; une gestion adaptée de l’interface entre terre et mer en privilégiant les espaces naturels et les zones humides ; le soutien aux activités durables de la pêche et de la plaisance ; le recours aux énergies renouvelables, à terre et en mer, et notamment dans les DOM puisque tous les territoires littoraux, qu’ils soient métropolitains ou ultramarins, ont la chance de pouvoir accéder aux énergies marines renouvelables (vents, courants, chaleur, eau, marée…).
Ces nouvelles ressources marines peuvent offrir des richesses directes et indirectes, en emplois ou en redevances, et constituent une réelle opportunité économique et environnementale pour soutenir la croissance bleue de la France et valoriser ainsi les espaces maritimes des territoires de métropole et d’outre-mer.
Si les cadres et les outils législatifs et réglementaires existent désormais pour la mer et les littoraux (Stratégie Nationale pour la Mer et le Littoral (SNML), Document Stratégique de Façade (DSF) ou de bassin maritime ultramarin (DSB), volet Mer de SCOT), ils sont encore loin d’être réellement déployés et d’impliquer suffisamment les territoires dans les différents plans thématiques et sectoriels.
L’ANEL demande que le Conseil National de la Mer et des Littoraux (CNML) soit solennellement affirmé dans ses missions et ses moyens : en tenant compte de la diversité des acteurs (Etat, collectivités, entreprises, experts et société civile) mais aussi des territoires littoraux pour enfin mettre sur l’ouvrage les chantiers (SNML, DSF, DSB) inscrits dans le droit depuis 2011 (Loi Grenelle) et en cohérence avec les directives européennes.
L’ANEL s’interroge sur le fait que les Conseils Maritimes de Bassin Ultramarin (CMBU) ne soient toujours pas installés, alors même qu’ils ont été créés par décret en mai 2014, et que les littoraux ultramarins sont encore plus sensibles aux effets du changement climatique (sargasses, cyclones, …) et qu’ils disposent de vrais potentiels de développement maritimes (EMR) à porter dans les futurs documents stratégiques de bassin maritime ultramarin.
Gilles BOEUF, invité d’honneur des JNE de l’ANEL, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, actuel conseiller scientifique de Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, en charge de l’environnement et de la mer, nous a rappelé que l’Homme fait partie intégrante de la Nature. La prise en compte des enjeux environnementaux dans toutes les politiques et, notamment, dans celles conduites par les élus du littoral est donc vitale pour chacun d’entre nous.
L’ANEL déposera sa motion auprès de la COP 21 via la plateforme Océan Climat, dont elle est partenaire.
Le communiqué de presse est téléchargeable ici.