Le ministère de la Santé vient de lancer un nouveau plan d’action 2011-2013 contre la pollution par le chlordécone, un pesticide qui a été longtemps utilisé aux Antilles pour lutter contre le charançon du bananier. Interdit depuis 1990 en métropole et depuis 1993 en Martinique et en Guadeloupe, ce produit est à l’origine de pollutions graves des nappes d’eau souterraines et des aliments d’origine animale ou végétale.
Un premier plan interministériel 2008-2010, financé à hauteur de 33 millions d’euros par l’Etat, les collectivités territoriales et l’Union européenne, a donné lieu à 40 actions visant à connaître l’étendue de la pollution, maîtriser les conséquences possibles pour la santé et l’environnement, permettre à la population d’être informée et de disposer d’aliments sains et de venir en aide aux producteurs touchés par la contamination du sol ou des eaux.
Le deuxième plan d’action pour la période 2011- 2013 s’inscrit dans la continuité du premier plan et a pour objectifs « d’approfondir l’état des connaissances des milieux, de rechercher et d’expérimenter des techniques de remédiation de la pollution ; de consolider le dispositif de surveillance de l’état de santé des populations, et d’approfondir la connaissance des effets sur la santé ; de poursuivre la réduction de l’exposition des populations, d’assurer la qualité de la production alimentaire locale et de soutenir les professionnels impactés ; de gérer les milieux contaminés et d’assurer une bonne information de la population ».
36 actions doivent être mises en œuvre pour un montant de 31 millions d’euros. Une caractéristique importante de ce second plan est qu’il comporte, comme prévu dans la Loi de modernisation agricole, un important volet touchant la pêche et les milieux aquatiques, afin de faire face à la contamination, notamment du milieu marin, mise en évidence dans le cadre du premier plan.